déclassement

déclassement [ deklasmɑ̃ ] n. m.

• 1836; de déclasser

I ♦

1 ♦ Action de déclasser, de se déclasser; son résultat. « Quelqu'un qui choisissait ses fréquentations en dehors de sa “classe” sociale, subissait à ses yeux un fâcheux déclassement » (Proust). Dr. admin. Décision administrative par laquelle un bien ou un objet quitte la catégorie juridique soumise à un régime particulier, pour retomber dans le droit commun.

2 ♦ Action de faire passer dans une classe inférieure; résultat de cette action. Déclassement d'un hôtel. Déclassement d'un billet de train.

II ♦ Action de déranger ce qui est classé; son résultat. Le déclassement des livres gêne les recherches.

● déclassement nom masculin Action de déclasser quelqu'un, quelque chose, de le faire sortir de sa catégorie, de son rang initial : Subir avec amertume son déclassement. Action de déranger des papiers, des documents : Déclassement des dossiers anciens. État de quelque chose qui est déclassé par rapport à d'autres choses ; dévalorisation : Le déclassement de la fonction publique. Chemin de fer Affectation d'un compartiment, d'une voiture à une classe inférieure. Annulation par décision légale du classement ou de la déclaration d'utilité publique d'une ligne. Droit Décision administrative faisant quitter une catégorie juridique soumise à une réglementation particulière et la faisant retomber dans le régime de droit commun (déclassement d'un monument historique, par exemple). Radiation définitive des rôles de l'Administration des affaires maritimes d'un matelot ou inscrit cessant d'exercer la profession de marin. Suppression d'un navire de la liste de la flotte. Économie Situation d'un équipement qui a épuisé sa durée de vie et qui réalise, de ce fait, une sortie d'actif. Navigation intérieure Acte par lequel un cours d'eau, un lac ou un canal est déclaré ne plus faire partie du domaine public fluvial. ● déclassement (expressions) nom masculin Déclassement d'un matériel, opération qui consiste à maintenir à d'autres fins de service un matériel périmé. Déclassement d'une place forte, décision de lever les servitudes imposées par la fortification d'une place forte devenue inutile à la défense.

déclassement

n. m. Action de déclasser, de se déclasser; état de ce qui est déclassé.

⇒DÉCLASSEMENT, subst. masc.

Action de déclasser; résultat de cette action.

A.— Action de déclasser une personne ou une chose, de la faire sortir de sa catégorie initiale.

1. [Le déclassement concerne des pers.] Action de faire sortir une personne de sa classe sociale pour une classe inférieure; état en résultant. Déclassement, dernier cercle de l'enfer bourgeois, damnation sans recours (BERNANOS, Crime, 1935, p. 869) :

• De là date ma grande réconciliation avec les pauvres : j'épouse une des leurs. Du reste, mon déclassement commencé par la vente de mes biens, ma démission d'homme du monde était incomplète sans cela.

LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 150.

2. [Le déclassement concerne des choses] Déclassement de papiers, de documents. Action de déranger des papiers, des documents de leur ordre initial en les plaçant à un rang moins important.

B.— [Avec une idée de dévalorisation]

1. Déchéance, dégradation morale. Une sorte de déclassement moral qui lui fera connaître l'angoisse de la solitude intérieure (BERNANOS, Joie, 1929, p. 627).

2. Emplois spéc.

a) ARM., MAR. Acte stipulant qu'un bâtiment est rayé de la classe à laquelle il appartenait initialement (cf. déclasser B 2).

b) CH. DE FER. Fait pour un voyageur de passer d'une classe dans une autre (cf. BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 456).

Rem. On rencontre ds la docum. le néol. déclasse, subst. fém. Action par laquelle on se déclasse, on déchoit de son rang initial. Ton auguste est absolument convaincu que tu as déjà fait tes expériences, tes « déclasses » et tes caravanes (LA VARENDE, Lettres à j. prince, 1955, p. 82).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1836 mar. déclassement (Ac. Suppl.). Dér. de déclasser; suff. -(e)ment¹. Fréq. abs. littér. :29. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 94.

déclassement [deklɑsmɑ̃] n. m.

ÉTYM. 1836; de déclasser.

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1 Action de déclasser (I.); son résultat. — Péj. ⇒ Déchéance.

1 (…) quelqu'un qui choisissait ses fréquentations en dehors de la caste où il était né, en dehors de sa « classe » sociale, subissait à ses yeux un fâcheux déclassement.

Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 34.

2 (…) déclassement, dernier cercle de l'enfer bourgeois, damnation sans recours !…

Bernanos, Un crime, in Œ. roman., Pl., p. 869.

♦ Spécialt. || Déclassement d'un voyageur.

♦ (1884, in Petiot). Sports. Mise hors de course, ou rétrogradation (d'un concurrent, d'une équipe), pour infraction au règlement.

♦ (Choses). || Le déclassement d'un hôtel trop vétuste.

♦ Dr. admin. Décision administrative par laquelle un bien ou un objet quitte la catégorie juridique soumise à un régime particulier, pour retomber dans le droit commun. — Mar. Acte par lequel un bâtiment est rayé de la catégorie à laquelle il appartenait, et, spécialt, de la catégorie des bâtiments de combat.

2 (De déclasser, II.). Choses. || Le déclassement de ses papiers, de ses livres. ⇒ Changement, déplacement, dérangement.

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CONTR. Classement, reclassement, surclassement.

Encyclopédie Universelle. 2012.